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Afghanistan : les deux Bouddhas géants ont été détruits

"Les crimes contre la culture ne doivent pas rester impunis."

Un crime contre la culture vient d'être commis (...)
Ce crime a été perpétré froidement, délibérément (...)
Aucune voix n'est parvenue à faire entendre raison aux talibans (...)
On croyait être définitivement entré dans une nouvelle ère, une ère de plus grand respect et d'estime pour le patrimoine (...) La communauté internationale ne doit pas rester passive, elle ne doit plus tolérer les crimes contre les biens culturels (...)

Koïchiro Matsuura
Directeur général de l'Unesco
.
Le Monde 16 mars 2001.

Le Sri Lanka offre de racheter les sculptures pré-islamiques afghanes

AFP 14.03.2001

Le Premier ministre du Sri Lanka a offert mercredi à Islamabad de racheter ce qu'il restait des oeuvres d'art pré-islamiques afghanes en cours de destruction en Afghanistan.

Le Premier ministre Ratnasiri Wickremanayake a affirmé que

"s'il restait des oeuvres d'art d'importance historique en Afghanistan, le Sri Lanka était prêt à les acheter",

au cours d'un entretien avec l'ambassadeur taliban au Pakistan Abdul Salam Zaeef, a affirmé à l'AFP le Haut Commissaire (ambassadeur) du Sri Lanka C.S. Weerasooriya.

L'ambassadeur afghan a assuré qu'il allait transmettre immédiatement cette offre aux autorités taliban au pouvoir à Kaboul et qu'il espérait avoir une réponse avant le départ du chef du gouvernement Sri Lankais dimanche, a précisé le diplomate sri lankais.

Le Sri Lanka, un des principaux pays du bouddhisme Théravada, a vivement condamné la destruction des statues afghanes et notamment les deux bouddhas géants de la vallée de Bamiyan vieux de plus de 1.500 ans dynamités par les taliban. Le ministre des Affaires étrangères taliban, le mawlawi Wakil Ahmed Mutawakel, a réaffirmé mercredi au cours d'une conférence de presse à Kaboul que "toutes les statues d'êtres vivants" seront détruites".

Les bouddhas de Bamiyan, dont l'un, avec ses 55 mètres, était le plus grand bouddha debout du monde, avaient été sculptés entre le 2ème et le 5ème siècles. Leur destruction a été ordonnée par le mollah Mohamed Omar, le chef de la milice islamique, qui affirme avoir agi ainsi pour "prévenir" un retour de "l'idolâtrie".

 

Rappel

Les Taliban d'Afghanistan pilonnent les statues de Bouddha

Sayed Salahuddin, Reuters, 2 mars 2001

Selon des informations parvenues vendredi, le gouvernemnt d'Afghanistan aurait pilonné les célèbres statues de Bouddha, alors qu'un envoyé des Nations Unies les menaçait de conséquences graves s'ils menaient à son terme le projet de détruire toutes les statues historiques du pays...

Cependant, l'édit du leader des Talibans Mullah Mohamad Omar selon lequel toutes les statues d'Afghanistan devaient être détruites parce que n'étant pas islamiques a soulevé la colère dans le monde entier et parmi toutes les religions...

Il n'y a pas eu de réaction officielle de la part des Talibans, qui ont rejeté les appels internationaux -- y compris ceux en provenance de pays islamiques -- pour sauver le passé culturel du pays au coeur de l'ancienne Route de la Soie...


Bamiyan : Le Sri Lanka mène la croisade contre les Taliban

Sunday Times - 4 mars 2001


Photo : Raoul Coutard

"Comme vous le savez, le Gouvernemnt et le peuple du Sri Lanka, pays à majorité bouddhiste, sont profondément inquiets à l'idée que les mondialement renommées statues de Bouddha situées dans la province de Bamiyan en Afghanistan pourraient être detruites à la suite d'un decret des autorites.

Mon Ministre des Affaires Etrangères a pris contact avec les gouvernemnts de differents pays, boudhistes et non-boudhistes, en vue de faire des demarches auprès des Taliban pour qu'ils abandonnent un projet aussi insensé.

Lors de ma récente visite à New Delhi, je me suis entretenue de cette grave question avec le Premier Ministre de l'Inde. Il partage également le point de vue que tout doit être fait afin d'empêcher que ne survienne une telle catastrophe. Ler Gouvernement de l'Inde manifeste la volonté d'accueillier sur son sol ces exemples inestimables des anciennes sculptures boudhiques que l'on trouve en Afghanistan. Dans le cas où une opération de sauvetage serait organisée par la communauté internationale, mon Gouvernemnt est prêt à partager le coût qu'une telle opération entraînera.


Je souhaite exprimer mon approbation quant à la position que vous avez publiquement prise dans cette affaire, et je vous demande de poursuivre vos efforts afin de parvenir à une solution satisfaisante pour ce probleme auquel est confrontée la communauté internationale.

Le Sri Lanka émet conjointement une résolution qui doit être présentée à l'Assemblée Générale par l'Allemagne. Cette résolution demande instamment aux Taliban de revoir leur décision du 26 février 2001 et d'arrêter son application; de prendre immédiate action afin de prévenir toute destruction future des irremplaçables reliques de l'héritage afghan. La résolution invite fermement les Taliban au respect de leurs engagements antérieurs de protéger l'héritage culturel de l'Afghanistan de tout acte de vandalisme, dommage et vols; et invite tous les Etats membres à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder les sculptures, y compris si nécessaire leur transfert temporaire.

Le Gouvernement du Sri Lanka est prêt à entreprendre tout ce qui est en son pouvoir, et à participer à toute démarche internationale afin de sauver de la destruction ces trésors, objets de vénération particulière pour les Boudhistes, et qui appartiennent au patrimoine de l'humanité.".

Présidente Chandrika Kumaratunga.
Communication adressée au
Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan.

The Island - 9 mars 2001.

Bamiyan : le tollé international

En Afghanistan,
les Taliban font aussi mourir les statues...

(Le Monde 27 février 2001)

FRANCE

Jacques Chirac, Président de la République : "inquiétude et consternation" ...

"Dans ces circonstances, seule l'UNESCO me paraît à même de mobiliser sans délai la communauté internationale afin de prévenir l'exécution de ce projet désastreux". "Je suis à votre disposition pour appuyer toute autre action que vous jugerez utile d'entreprendre."

Jack Lang, Ministre de l'Education Nationale : "un crime".

"La destruction des statues, dont des chefs d'œuvre du bouddhisme pré-islamique, dans tout l'Afghanistan est un crime commis contre la culture et l'histoire de l'Humanité. Je suis profondément révolté et indigné par la mise à néant de ce patrimoine inestimable. "

Ministere francais des Affaires Etrangeres : "hostilite"

"Ce n'est pas avec de tels comportements que les Taliban pourront se rapprocher de la communauté internationale. Tant que les Taliban ne modifieront pas radicalement leur comportement sur le terrorisme, la drogue, les droits de l'homme, et tout particulièrement la condition de la femme, la recherche d'une solution négociée afin de ramener la paix en Afghanistan, la communauté internationale et l'opinion publique, notamment française, leur resteront hostiles"

UNION EUROPEENNE : "inestimable"

"Les œuvres d'art de l'Afghanistan ont une valeur historique inestimable. La richesse du patrimoine culturel de l'Afghanistan revêt une importance capitale non seulement pour ce pays mais pour l'humanité tout entière."

ETATS-UNIS : "tolérance"

"Cette décision contredit un des principes fondamentaux de l'Islam : la tolérance envers les autres religions."

Metroplitan Museum of Art de New-York : "heritage culturel"

"Nous déplorons la destruction d'importants exemples de l'héritage culturel mondial".

RUSSIE : "patrimoine mondial"

Ce vandalisme témoigne de l' hostilité ouverte des Talibans envers les valeurs humaines. Il s'agit d'une atteinte au patrimoine culturel et historique non seulement du peuple afghan mais de toute la population mondiale".

PAKISTAN : "protection"

"Le Pakistan partage les préoccupations de la communauté internationale concernant la décision du gouvernement afghan. Nous demandons au gouvernement afghan de prendre des mesures pour protéger totalement les monuments historiques, les sites et les chefs d'œuvres historiques."

(Informations Nouvelobs 9 mars 2001)

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Exposition

"In the Entangled Web"
(Dans la toile emmêlée)
Une Exposition de Anoli Perera

Récemment, à la Barefoot Gallery
704, Galle Road, Colombo
Tél : 00 94 1 58 93 05.

Comme la plupart des créations de Anoli Perera, les oeuvres présentées à la Barefoot Gallery de Colombo, font le choix de la "femme" - et ici plus particulièrement de la femme appartenant à une classe moyenne aisée - comme point de départ et élément de base de ses interrogations.

"Dans mon travail, j'utilise quantité de dentelles, perles, fil, et broderie. Ce sont des articles qui, par convention, sont considérés comme éléments de préoccupation et d'adoration pour la femme... Je les prends donc comme ma matière première...

Je tisse mon oeuvre comme une araignée tisse sa toile.

Je vois la femme comme une araignée.
Elle tisse autour d'elle son complexe tissu de relations sociales, économiques et culturelles.
Cela devient sa toile de sécurité en même temps que le cocon nourricier de la famille à laquelle elle est attachée..."

Anoli Perera

En savoir plus : Prasanna Ratnayake, Sunday Observer, 13 mai 2001.

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