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Prasanna Vithanage présente "Ira Madiyama".
Ira Madiyama (Soleil d'août) La première histoire est celle de Arafat, un garçon musulman de 11 ans originaire de Talaimannar, qui veut garder son ami et compagnon, un chien, alors que sa famille est chassée de la maison par les rebelles. La seconde concerne la recherche menée par une jeune femme de son mari, pilote de l'Armée de l'Air qui a semble-t-il disparu au combat. Dans la troisième histoire, une jeune soldat déambule dans un bordel de la Ville Sainte d'Anuradhapura, avec comme seul but de vérifier si sa sœur est l'une des prostituées.   Vimukthi Jayasundera : The Abandoned Land
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Pensez-vous que le cinéma sri lankais a fait sauter ses barrières et se dirige vers de nouvelles perspectives?
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A l'affiche récemment en France : "Le domaine" d'après Tchekhov par le maître sri lankais,
Lester James Peries
 
Remarquable de simplicité et de rigueur
Anton Tchekhov à la sauce sri lankaise : un crépuscule fascinant
Une oeuvre qui mérite de s'y arrêter et de se laisser envoûter par son parfum diffus.
Lyrisme et nostalgie
Fatalisme et lucidité
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Il y
aurait peut-être eu un joli titre pour Mansion by the Lake réalisé par
la grande figure du cinéma cinghalais Lester James Peries (84) ans :
" La démeure " tant ce qui est en question ici n'est pas la simple
possession économique et symbolique d'un domaine mais bien plutôt
l'appartenance d'une famille à un lieu immobile qui a traversé les siècles. Le
film lui-même relève d'un cinéma, qui pourrait dater d'il y a vingt ou trente
ans, sans pour autant qu'il paraisse suranné. Les voitures (cette Mercedes rouge
indatable, signe du pouvoir du nouveau riche), les vêtements, les décors et les
costumes sont pris dans un temps indécidable, qui est juste le temps de l'après,
celui globalement de la seconde moitié du XXe siècle, après les grandes
résidences des propriétaires terriens et les restes du pouvoir féodal.
Le
domaine renoue avec le constat
mélancolique du Salon de musique de Satyajith Ray et déjà de La
Cerisaie de Tchekhov dont le film s'inspire : le temps de la noblesse
est révolu, vient le pouvoir des nouveaux riches. Ici une famille décapitée,
réduite à une veuve (son frère et effacé et impuissant), une fille adoptive et
une adolescente, Aruni, se voit obligée de vendre la demeure pour payer les
dettes ; c'est le fils de l'intendant (et le petit-fils d'ouvrier
agricole) qui fait main basse sur la maison...
... Déjà
l'an passé, le curieux This is My Moon, de Asoka Handagama avait
beaucoup surpris, et gêné, par son bruitage excessif. Mais cette fois, la
résonance sert parfaitement la ghost story : dès le début, la messe
est dite, chaque pas résonne dans la maison comme si elle était déjà vide.
Chaque baiser devient un clapotis,
chaque bruit de pas des coups frappés à la porte par le destin. Nous n'avons
plus des sons, mais leur écho, ils sont déjà renvoyés au passé, mais ils
demeurent. Quand la famille quitte la maison déserte, c'est tout naturellement
que Peries filme la descente d'escalier avec les pas qui résonnent dans le vide,
comme des coups de marteau sur un cercueil...
Stéphane Delorme
Cahiers du Cinéma, juillet-août 2003
C'est à
un vétéran du cinéma cinghalais, mal connu ici, que l'on doit cette
transposition de Tchekhov (La Cerisaie) dans le Sri Lanka des années 80. Le
télescopage se fait tout en douceur, amorti par le style immémorial du film,
daté de 2002, mais comme exhumé d'une collection oubliée depuis des décennies... ... Le
dialogue, pourtant très abondant et explicite, n'est pas le fin mot de
l'histoire. L'utilisation discrètement gothique de l'espace et de
l'architecture engendre des images plus éloquentes, et plus inquiétantes. La
Mercedes rouge de Lucas traversant la propriété fait songer à la progression
d'un virus. La maison, son escalier monumental, ses portes et ses jardins, à
une réserve naturelle avec cages ornementées. Et, partant, ses habitants à
quelques oiseaux rares et menacés, au plumage absurdement chatoyant. Sujata
arbore presque autant de tenues qu'il y a de séquences... ... Le
Domaine suscite ce genre de fascination qu'on éprouverait peut-être à regarder
un vieux paquebot de luxe s'enfoncer majestueusement dans une mer étale. Louis Guichard
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  Lester James Peries |
Au moment
où tous cherchent à repérer le courant ou la vague qui va révolutionner la
planète cinéma, il n'est pas sans intérêt de jeter un regard sur le dernier
film de Lester James Peries, 84 ans, maître du classicisme asiatique. Le
Domaine, film sri lankais, est aux antipodes du cinéma qui se fait
aujourd'hui en Argentine, à Taiwan, en Thaïlande, ou même au Sri Lanka où un
jeune rebelle est en train d'éclore, Asoka Handagama, qui, avec This is my
Moon, a frappé les esprits par ses audaces formelles. Lester
James Peries n'a pas changé sa mise en scène depuis des lustres, depuis les
longs regards qui caressent les protagonistes de Rekawa, en 1956... Il n'a
pas non plus modifié ses préoccupations, adaptant librement la Cerisaie
de Tchekhov : il s'agit toujours d'une maisonnée rongée par les dettes, offerte
à l'appétit des nouveaux riches et des profiteurs, un récit de la décadence des
civilisés anéantis par le monde moderne. Le vieux cinéaste n'a pas bougé, et
c'est pourquoi il fascine. Son scénario est simpliste... |
Départ
final.
Antoine de
Baecque
Libération, 27. O8. 2003
Sri Lanka : La grande révélation
Sri Lanka, le continent ignoré du cinéma, dont on connaissait jusqu'ici les trop lointains films de Lester James Pieris, l'auteur d'un inestimable chef-d'œuvre (Le village dans la jungle 1964), s'est brusquement réveillé en 2002, au point de créer l'événement de l'année, grâce à trois cinéastes et à trois films. Tout d'abord, Lester James Pieris, âgé de 82 ans, cinématographiquement muet depuis Village dans la jungle, auteur d'un film somptueux, The Mansion by the Lake, d'après Tchekhov. Sur des accents proches du cinéma tardif de Ray, il noue de manière subtile une dramaturgie de l'intime au diapason des bruits de nature politique du monde. Mystérieusement recalé à Cannes, puis ignoré des festivals (à n'y rien comprendre, parfois), le film serait, dit-on, en voie de repêchage pour Cannes 2003.
Refusé un peu partout, sauf à Saint Sébastien qui a eu la bonne idée de le montrer (puis à Trois Continent à Nantes), le film tranche avec les standards esthétiques et narratifs du "world cinema" de bon goût qui encombre les festivals.
Flying with One Wing amplifie les tensions sexuelles présentes dans This Is My Moon. Il a pour sujet le machisme et le sexisme, qui laisse aux femmes une alternative dans le monde du travail: la secrétaire aguicheuse, vouée à la prostitution à peine déguisée et traitée de la sorte par ses employeurs, ou la femme qui se déguise en homme (l'héroïne du film), travaille comme garagiste parmi d'autres hommes, vit avec une femme sans lui dévoiler sa vraie nature. Se met alors en place tout une fable politico-sexuelle à la crudité joyeuse, parfois cruelle, digne du meilleur Fassbinder, où tout y passe, de la nature organique de la sexualité (et sa possible méprise) à la pénible organisation sociale du monde en fonction des sexes apparents. Décapant et réellement tonique.
Du Bresson en négatif traverse ce beau film (quel long chemin il m'a fallu prendre pour ne jamais arriver à toi) traversé d'une atmosphère paisible (lumière, bande-son très belle, chaleur des plans) qui contrate avec la folie suicidaire du héros et sape en douce l'esthétique faussement sereine des cadres. On songe plus d'une fois, ainsi bercé par cette fausse quiétude d'un monde troublé puis détruit par un corps qui, à trop vouloir le déchiffrer, ne sait plus le voir, ni l'aimer, au sublime film de Leon Hirzsman, Sao Bernado (1971), à la pente similaire.
Charles Tesson
  "Flying with one wing"
Le seconde cinéaste s'appelle Asoka Handagama, dont on vient de découvrire dans les salles françaises This Is My Moon, auteur cette fois d'un surprenant Flying with One Wing, tourné avec peu de moyens, notamment côté son et mixage - le cinéaste est un employé de banque qui tourne ses films le week-end ou pendant des congés.
Le troisième film s'appelle Pickpocket (il a été montré à Locarno, puis à Belfort), seconde réalisation de Linton Semage, un danseur et un acteur de théâtre qui interprète en outre le rôle principal, celui du pickpocket. Un jour, il subtilise un porte-feuille qui contient une photo de sa femme. Persuadé qu'il s'agit de son amant, il mène son enquête mais le jaloux paranoïaque qu'il se révèle être se méprend sur les signes dont la lecture erronée provoque sa perte.
Cahiers du Cinéma
Flying with one wing (Tani Tatuwen Piyabanna), de Ashoka Handagama vient de remporter le "Asian Film Award" au "Tokyo In- ternational Film Festival 2002". Ce film a également été projeté au "London International Festival" (du 4 au 15 novembre 2002) et au "Festival International du Film de Nantes" - France (du 15 au 29 novembre 2002).
"Il semble que le milieu des média, la communauté des artistes et les soi-disant protecteurs de la culture s'organisent pour m'interroger encore plus une fois que le film sera sorti (...)
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"This is My Moon"
sur les écrans français!
Sortie nationale : le 30 octobre 2002
Une nuit, un poste au Nord du Sri Lanka, en plein conflit avec les rebelles tamouls. Un soldat cinghalais déserte, une femme tamoule dont il a abusé le suit. Un petit village à l'abandon suspendu dans l'attente. Une terre inexploitable, de petits trafics pour tout emploi, les femmes dans l'espoir du retour des hommes partis combattre.
Un équilibre précaire où l'humour se le dispute au dérisoire, où l'amour se joue de l'absurde.
Par leur irruption étrange dans ce cercle fragile, le déserteur et sa compagne bousculent un ordre déjà bien défaillant.
Après la télévision et le théâtre, avec une pièce qui aborde le conflit ethnique de son pays, le cinéma va franchir une étape supplémentaire vers la radicalisation. L'hyperréalisme de Moon Hunt, le contesté collaborateur étranger pour Moon Hunt (Akira Tada, collaborateur photo de Kurasawa) n'empêchent pas la reconnaissance critique et publique d'Ashoka Handagama. Le réalisateur revendique sa responsabilité d'artiste comme témoin des conflits sociaux culturels et créateur formel.
"Je voulais retourner aux origines du cinéma en même temps qu'à celles de la tradition sri lankaise. Parce que le thème principal du film est les effets de la guerre sur la société dans ses valeurs même, et qu'il s'agit d'exprimer la discontinuité de la vie, ses incertitudes, les fractures de la nature humaine. Et cette tentative réflexive constitue le secret de This is My Moon."
- Asoka Handagama
  La distribution comporte Saumya Liyanage, Dilhani Ashokamala, Hemasiri Liyanage et W. Jayasiri.
"... pas de structure narrative. Pas de suspense. Allant contre les règles de Syd Field, le maître à penser des scénarios, ce film de style "anti-hollywoodien" aura, je l'espère, la force nécessaire pour tenir le public en haleine jusqu'au bout.
Pas de fondus enchaînés. Ce film ne fait qu'employer les techniques les plus primitives de juxtaposition des séquences, le "CUT".
Pas de panorama. Pas de zoom. Pas de travelling. Ce film utilise la technique de base du cadrage, le cadrage STATIQUE.
Pas de magie. Pas d'effets. Il se sert des techniques les plus simples, le flux rythmé d'images statiques pour maintenir le tempo." |
 
"Little Angel" de Somaratne Dissanayake remporte
la plus prestigieuse récompense au
"Iranian International Film Festival"
Le film sri lankais "Punchi Suranganavi" (Little Angel), qui narre l'amitié entre deux enfants, l'un appartenant à la communauté majoritaire cinghalaise, l'autre à la communaute tamoule, vient de remporter la plus prestigieuse récompense au Iranian International Film Festival. "Punchi Suranganavi", du mondialement reconnu réalisateur Somaratne Dissanayake, a remporté le Golden Butterfly Award pour la valeur universelle de son oeuvre. |
La jeune actrice de 10 ans Nityabani Kandasamy, qui interprète le rôle de la petite fille tamoule, s'est vue décerner une récompense spéciale pour ses "qualités artistiques" à ce Festival qui s'est tenu le 15 octobre 2002.
 
"Aswesuma" remporte une autre récompense internationale.
Le film de renommée internationale "Aswenna" (La Compensation), de Bennet Ratnayake, remporte le prix de la critique au Mumbai International Film Festival, organisé récemment par la "Federation of International Cinema Critics Association".
Cette première réalisation de Bennet Ratnayake a été classée première parmi 40 films représentant |
Auparavant, "Aswenna" avait remporté le Platinum Award, décerné au premier film d'un réalisateur au 34e Houston International Film Festival qui ainsi honora pour la première fois un réalisateur sri-lankais.
"Aswesuma" doit être projeté lors des plus prestigieux festivals de films à Moscou, Singapour, Delhi, Kerala et Fukoka.
"Aswesuma" raconte le combat que mène un vieil homme pour surmonter sa culpabilité et son ardent désir de rectifier certains des actes dont il s'est rendu responsable pendant sa jeunesse.
             Ravindra Randeniya, Sangeetha Weerrarathna Producteurs : Samanmalee Hewamanne et Bennett Ratnayake Photographe : Channa Deshapriya Monteur : Stanley De Alwis Musique : Harsha Makalanda Festivals : Kerala, Houston (Best First Feature), Moscow, Montreal World, Sao Paulo Durée : 1:53 Genre: Suspense |
La Cour Suprême du Sri Lanka ordonne la projection de Ce jeudi 2 août, la Cour Suprême du Sri Lanka a donné l'ordre à l'Etat de payer des dommages aux réalisateurs du film pacifiste "Pura Handa Kaluwara" couronné par de nombreuses récompenses internationales et dont la projection au Sri Lanka avait été interdite l'an dernier par le gouvernement.
"Pura Handa Kaluwara"
le film pacifiste de Prasanna Vithanage
La projection du film
"Mort un Jour de Pleine Lune"
avait été bloquée sur décision ministérielle en juillet 2000 arguant du fait que le pays se trouvait sur le "pied de guerre" à la suite de l'intensification des attaques par les Tigres séparatistes.
Prasanna Vithanage a fait part des grosses difficultés qu'il a rencontrées pour la réalisation de ce film en raison de son message contre la guerre.
appartenant à une communauté de fermiers
qui refuse d'accepter la mort du fils
après son engagement dans l'armée.
Ce film en Cinghalais a déjà été présenté à l'étranger où il a remporté un certain nombre de récompenses, en particulier le Prix du Meilleur Acteur au Festival du Film de Singapour et le Grand Prix au Festival d'Amiens en France. Il a été montré à Londres, Melbourne, Paris, Tokyo, Francfort et New-Delhi. La Cour a ordonné que la sortie du film soit effectuée avant le15 septembre 2001.
Lire le synopsis du film (en anglais). Voir aussi :
  Récompenses pour Lester et Sumithra en France Le grand cinéaste sri-lankais Lester Peries et sa femme Sumithra Peries ont été honorés de la médaille de Deauville et du Lotus d'Or pour leur contribution au Cinéma d'Asie. Ils étaient les invités du 3e Festival du Film d'Asie de Deauville qui s'est tenu du 1er au 4 mars. Quatre de leurs films - "The change in the village" (Gam Peraliya), "The Treasure" (Nidhanaya), "The village in the jungle" (Beddegama) et "Letter written in the sand" (Sagara Jalaya) ont été projetés. Ce Festival a permis de voir de nombreux films en provenance de presque tous les pays asiatiques. L'hommage au Dr Peries et à Sumithra Peries fut le temps fort de cet évènement. "A 82 ans, Lester James Peries est en pleine forme, l'esprit vif et fait preuve d'un humour espiègle, avec la courtoisie asiatique et la simplicité des plus grands," écrit le quotidien Le Figaro.
En hommage au Dr et Mme Peries, une cérémonie spéciale fut organisée par l'Ambassadeur du Sri Lanka à Paris, C.D. Casie Chetty, à l'UNESCO. Ranga - Daily News, Colombo, 10 mars 2001.  
"Très influencé par mon passé de réalisateur de documentaires, je fus le premier à produire des films adaptés de romans basés sur la réalité de la vie au Sri Lanka. 90% du pays est rural. Mes sujets favoris? La famille, la vie quotidienne au village, les superstitions, les relations humaines et philosophiques entre les êtres. Je filme les expressions, les gestes et les visages qui disent beaucoup plus que les mots," confia-t-il.
Après la projection du film de Sumithra Peries "Sagara Jalaya", une réception accueillit les amis du Sri Lanka et du cinéma sri-lankais en France.